Les grands noms de la psychanalyse

- ABRAHAM Karl (1877 - 1925) né en Allemagne, médecin en poste près de Breuer, il s’initie à la psychanalyse auprès de Carl Jung. Il entrera en contact avec Freud en 1907 et deviendra un de ses fidèles amis. Il fonda la Société Berlinoise de Psychanalyse en 1910. Il s’intéressa particulièrement aux divers stades du développement psychosexuel.

- ALEXANDER Franz (1891 - 1964) médecin et psychanalyste d’origine hongroise. Il rejooint l’institut psychanalytique de Berlin et effectue son analyse avec Hans Sachs. Il collabore avec K. Abraham puis, refusant l’invitation de Freud de s’installer à Vienne, émigre aux états unis. Il crée l’institut de psychanalyse en 1931, à Chicago. Il participe par ses travaux aux avancées de la médecine psychosomatique.

- ADLER Alfred (1870-1937),né à Rudolfsheim près de Vienne, mort en Ecosse. Jeune médecin viennois, il fut un des tout premiers disciples à rejoindre Freud et à participer aux soirées de discussion du mercredi soir. Il fut vexé par la nomination de Jung à la présidence de l’International Psycho-analytic Association, en 1910. Adler avec d’autres collègues fonda de son côté une association qui allait devenir la Société pour la Psychologie Individuelle. Il s’éloigna de Freud.
La psychologie de la vie, un idéal pour la vie sont ces principaux ouvrages.

- BINSWANGER Ludwig (1881 - 1966) Il fut l’assistant de Bleuer dont le poste avait été laissé vacant par Abraham. Il s’initie auprès de lui et de Jung à la pensée Freudienne. Après la dissidence des psychanalystes suisses à la suite de celle de Jung, il fera partie du comité, en 1919, qui relancera la psychanalyse en Suisse. Fort d'une double formation médicale et philosophique, Ludwig Binswanger tentera une synthèse des idées freudiennes et des théories phénoménologiques de Husserl et Heidegger. Il sera le grand penseur de tout le courant de l'analyse existentielle qui a beaucoup marqué certains courants de la psychanalyse et de la psychiatrie moderne. Il fut un des maîtres du professeur caycedo qui mit en place la Sophrologie.

- BLEUER Eugène (1857 - 1939). Originaire des environs de Zurïch, il est formé auprès des grands noms de l’époque comme Charcot. Il fut directeur de l’asile de Rheinau avant de prendre la tête du célèbre Burghölzli à Zürich. Il aura tout une série d’assistants qui deviendront célèbre (Abraham, Jung, Binswanger, Minkowski etc...). C'est lui qui le premier a développé le concept de schizophrénie qu'il va articuler à celui de démence précoce utilisé par Kraepelin. Les travaux de Bleuler ont marqué la conception de la maladie mentale au vingtième siècle.

- FERENCZI Sandor (1873-1933), hongrois, a eu une carrière psychanalytique complexe,. Diplômé de médecine à Vienne, il devint neurologue avant d'obtenir le titre de psychiatre à la cour royale. Établi à Budapest, il rencontra Freud par l'entremise d'un collègue en 1908.
  Au sein du groupe des pionniers, Ferenczi était celui à qui les cas les plus difficiles étaient adressés.il fut notamment le psychanalyste de Melanie Klein et de Michael Balint. Sa position courageuse et originale lui valut d'être mis en marge de l'IPA à la fin de sa vie.
 Son travail auprès de cette clientèle de grands états-limites et de pré-psychotiques, en plus de ses caractéristiques personnelles, a favorisé chez Ferenczi l'élaboration d'une œuvre originale axée sur la technique et tous les problèmes cliniques soulevés par les cas aux limites de l'analysable. Ferenczi qui était probablement le plus intime des collaborateurs de Freud, surtout après le décès de Karl Abraham, est tombé en disgrâce tant en raison de son aventure du côté des techniques actives que de son attitude jugée infantile de continuellement demander à Freud de le rassurer sur son affection, attitude exacerbée par les tensions causées par les divergences théoriques.
une des grandes théories de Ferenczy; "La technique active"
  Cette technique thérapeutique fut exposée par Ferenczi la première fois en 1920, au Congrès de La Haye.Il part d'un constat : certains patients prennent plaisir à la règle habituelle de l'analyse qu'est l'association libre. L'association libre peut en effet se transformer chez certains patients (notamment les névroses obsessionnels) en un verbiage qui n'a pas grande utilité thérapeutique et qui représente une défense en elle-même : les contenus amenés pendant les séances n'ont pas de valeur interprétative et le sujet protège les représentations inconscientes.
De même, certaines patientes hystériques déplacent leurs symptômes sur des pratiques motrices masturbatoires camouflées, telles que la contraction des jambes, ou une miction fréquente, empêchant ainsi l'analyse des contenus inconscients. Ferenczi fait alors usage de prohibitions, d'interdictions, visant à empêcher ces pratiques dérivatives, afin de faciliter l'accès aux contenus psychiques inconscients et de faire avancer le traitement. Il se réfère d'ailleurs à Freud qui demandait à certains patients phobiques d'affronter l'objet ou la situation phobogène. La technique active faciliterait selon lui le retour du refoulé en empêchant la compulsion de répétition, et ne serait à utiliser que précautionneusement, dans les moments de stase du traitement. Ferenczi devait s'apercevoir par la suite que cette activité de l'analyste pouvait renforcer les résistances du patient, le thérapeute occupant alors la position du Surmoi : il abandonnera finalement la technique active.
Voir son oeuvre ici.


- JUNG Carl Gustave (1875-1961) a eu une importance considérable au sein du mouvement analytique et est généralement considéré comme le prototype des dissidents, tant par l'impact de sa rupture que par l'ampleur du mouvement qu'il a par la suite créé.
Suisse d'origine, Jung était le fils d'un pasteur. Il fit des études en médecine, se spécialisa en psychiatrie puis entra au Burghölzli, célèbre hôpital psychiatrique de Zurich alors dirigé par le non moins célèbre Eugen Bleuler. En 1902-1903, il effectue un stage à Paris auprès de Pierre Janet puis revient à Zurich où il est nommé médecin chef au Burghölzli.C'est dans ce contexte que Jung se présente chez Freud en 1907. Freud sera séduit par le prestige et la personnalité de Jung et verra rapidement en lui le fils spirituel qui pourrait assurer la survie de la psychanalyse, d'autant plus que Jung n'était pas juif. Des liens intenses se tissent alors entre les deux hommes, avec une ambivalence qui rappelle la relation de Freud et Fliess à l'époque de l'élaboration de la psychanalyse.
Jung a connu une ascension fulgurante dans la hiérarchie de la psychanalyse. Il devint éditeur du Jahrbuch en 1908, participa au voyage en Amérique en 1909 et devint le premier président de l'International Association of Psychoanalysis en 1910. Dans son désir de trouver en Jung un continuateur de qualité, Freud a eu tendance à minimiser les ambivalences et les réticences de Jung. Les réticences de Jung avaient trait au rôle de la sexualité dans le développement psychique. En fait, Jung n'a jamais adhéré à la théorie psychanalytique que du bout des lèvres. Dès 1912 il prend de plus en plus de distance dans ses écrits, ce qui provoquera une retentissante rupture qui se concrétisera en 1914 par la démission de Jung de tous les postes qu'il occupait.
Après une période de troubles personnels, Jung a fondé son propre mouvement et produira une œuvre considérable qui lui attirera de très nombreux disciples. Délaissant les méandres de la psycho-sexualité, Jung s'établiera sur le domaine de la spiritualité.

- Otto Rank (1884-1939) naît à Vienne, le 22 avril 1884, sous le nom de Otto Rosenfeld. Il change de nom à l'âge de 19 ans, de par sa relation conflictuelle avec son père.
Au moment de la création du comité secret, il en fait partie : c'est l'un des premiers psychanalystes. Il devient secrétaire de Freud, qui l'admire beaucoup, Rank étant brillant, particulièrement déterminé malgré sa naissance dans un milieu précaire.
En 1924, il publie Le traumatisme de la naissance, s'intéressant à ce qui se trouve avant le complexe d'Œdipe, et proposant une vision différente de celle de Sigmund Freud, ce qui amènera ce dernier à prendre de la distance envers lui.
O. Rank a élaboré au fil des ans une théorie qui, dans l'espoir de raccourcir les cures, prétend prendre un chemin plus direct vers la source ultime de l'angoisse qu'il situe dans l'expérience de la naissance. De ce point de vue, Rank a conclu qu'il n'était pas nécessaire d'effectuer le long travail d'analyse typique des cures classiques et qu'un travail bref focalisant directement aux sources premières de toute angoisse permettrait de guérir les névroses.
En 1926 Rank s'installe à Paris. Il analyse Henry Miller et Anaïs Nin, dont il fut également l'amant. Il voyagea également en Amérique, où il rencontra un certain succès.Toutefois, son séjour en France a eu peu de conséquences sur l'établissement de la psychanalyse dans ce pays. En 1934, Rank décida de reprendre la route des États-Unis où il poursuivit sa carrière.
Il meurt en 1939, à New York.
Principaux ouvrages
La volonté du bonheur,
L'Art et l'artiste : créativité et développement de la personnalité, "Psychanalyse et sciences humaines" avec Hanns Sachs, (1913),
Le mythe de la naissance du héros, essai d'une interprétation psychanalytique du mythe (1909), suivi de La légende de Lohengrin,
Une contribution au narcissisme (1911),
Don Juan et le double, 1914
Le traumatisme de la naissance 1924



à suivre...


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :