Le Moi

Publié le par Psyclanel

D’un point de vue topique, le moi est dépendant des revendications du ça et des impératifs du surmoi. Sonn autonomie est donc très relative, il ne fait pas ce qu’il veut.


D’un point de vue dynamique, il a un rôle de défense névrotique en utilisant les mécnismes de défense qui lui appartiennent.


D’un point de vue économique, il est un facteur de liaison des processus psychiques mais dans les opérations défensives, elles prennent une allure compulsive, répétitive et déréelle.


  Plusieurs théories analytiques cherchent à expliquer les fondements du moi. Nous n'en retiendrons que les grands aspects des différentes approches.


  Le moi est en grande partie inconscient, il serait l’héritage du ça qui se serait différencié au contact de la réalité extérieure devenant ainsi petit à petit en partie conscient. Il pourrait aussi être formé par une suite d’identification.


  Freud a mis de nombreuses années à élaborer sa conception du moi pour passer de sa première topique à la seconde. Il serait beaucoup trop long d’en faire ne serait-ce qu’un résumé, pour ceux qui seraient intéressés par ce développement, je  les renvoient aux ouvrages spécialisés que j’ai mentionnés dans la bibliothèque.


  Les fonctions reconnues au préconscient et également au conscient sont maintenant attribuées au moi, plusieurs processus tels que le contrôle de la motilité et de la perception, l’épreuve de  réalité, l’anticipation, l’ordination temporelle des processus mentaux et cognitifs, la pensée rationnelle etc..

Il est donc le représentant de la conscience d’être «moi» 

Mais il a aussi toute une partie inconsciente, comme  les mécanismes de défense qu’il met en jeu lors de signal d’angoisse.


«Le moi est soumis à une triple servitude, et, de ce fait, est menacé par trois sortes de dangers, celui qui vient du monde extérieur, celui de la libido du ça et celui de la sévérité du surmoi...., comme être-frontière, le moi tente de faire la médiation entre le ça docile au monde, de rendre le monde, grâce à l’action musculaire, conforme au désir du ça.» Freud, Das ichund das Es, 1923.


Plus simplement,

  Nous avons vu que le ça voulait jouir de tout et tout de suite que Freud a appelé le principe de plaisir et que pour la survie de l’individu comme de l’espèce, ce n’est pas possible, l’instance chargée de réguler les pulsions du ça est donc le moi. Il va chercher la meilleure solution de substution pour satisfaire et le moi et la réalité que Freud a appelé principe de réalité dont le moi est donc le responsable. Je fais assez souvent la comparaison du moi comme étant un chef d'orchestre qui doit juguler le désir de chaque instrument de jouer seul pour son plaisir (pulsions du ça), appliquer les règles du solfège (Surmoi) et l'écriture du compositeur ( la partition qui donnera un sens)


Le moi est capable de;

  • opérer un refoulement (mécanisme de défense)
  • résister aux pulsions du ça, il est le siège des résistances.
  • gérer le rapport entre principe de plaisir et principe de réalité.
  • participer à la censure, aidé en cela par le surmoi.
  • construire des moyens de protection.
  • être un lieu de passage de la libido pour gérer l’investissement par celle-ci des objets ainsi que les désinvestissements avec retour de la libido vers le moi (narcissisme)
  • être le siège des identifications imaginaires. Le moi copie. C’est avec le stade du miroir (Lacan) que le petit enfant imagine la forme totale de son corps. L’identification se fait par l’autre (c’est l’enfant qui voit tomber l’autre qui pleure, celui qui bat qui dit être battu etc..) 


  Le moi, c’est l’image du miroir en sa structure inversée. Le sujet (analytique) se confond avec l’image qui le «forme» et ainsi l’aliène. Le moi gardera de cette origine le goût du spectacle, de la séduction, de la parade et celui des pulsions sado-masochistes et scoptophiliques (voyeurisme).

  Le moi est aussi fait d’une série d’identifications qui ont représenté pour le sujet un repère essentiel à certains moments importants de sa vie. (structures parentales)


  L’homme peut donc dire ; «Je suis celui qui sait que je suis» (la conscience d’être) mais qui ne sait pas qui est «je», son sujet. 


  Le sujet est aliéné à son moi qui sait qu’il existe mais qui ne sait pas qui il est. Lacan dira que le moi est le sujet barré par la barre du langage. (Nous approfondirons l’approche lacanienne dans une série d’article spécifique à Lacan). Il précisera qu'il est toujours facile de savoir qui je suis que de savoir ce que je suis.


Publié dans Instances et topiques

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